Harcèlement scolaire : une journée blanche au lycée Xavier Marmier de Pontarlier

Ce jeudi 20 février, les parents étaient appelés à ne pas envoyer leurs élèves dans ce lycée du Haut-Doubs. L'équipe éducative est en colère après la décision du rectorat de Besançon d'invalider une partie des sanctions prises par le conseil de discipline du lycée à l'encontre d'élèves harceleurs. 

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Une journée blanche. Selon un enseignant, 90% des élèves ne sont pas venus en cours ce jeudi au lycée.

Depuis le début de la semaine, cet établissement du Haut-Doubs connait une médiatisation dont il se serait bien passé. Lundi 17 février, une mère d'un enfant victime selon elle de harcèlement, a crié sa colère apprenant que le Rectorat était revenu en partie sur des sanctions prises en décembre dernier par le conseil de discipline du lycée.
 

"Nous avons appris que le rectorat de Besançon avait invalidé la décision du conseil de discipline du lycée. Concrètement, les harceleurs de mon fils vont réintégrer l'établissement. Mon fils est très stressé. Il a peur que ça recommence" expliquait cette maman dont le fils a été harcélé dans l'internat.

"Il a reçu des caleçons souillés, de l'urine sur son lit, des chaussettes en plein milieu de la nuit, il était en alerte en permanence.. On lui a démonté les lattes de son lit, cassé les portes de son casier, on l'a accusé à tort de vol" confie la maman. "Mon fils allait à l'infirmerie pour récupérer du sommeil, et rester en alerte la nuit pour réagir aux jets d'objets" ajoute la mère de ce jeune lycéen. L'élève a fini par se confier à l'infirmière et par parler, enclenchant une procédure disciplinaire.

Un élève devait être exclu totalement du lycée. Sa famille a fait appel de la décision prise par le conseil de discipline. L'exclusion est devenue une exclusion de l'internat seulement, une décision de la commission d'appel du rectorat. Pour le deuxième adolescent, la seule qualification d'"atteinte aux biens" (destruction d'objets) a été retenue. Il a lui écopé d'une exclusion avec sursis. 

Les personnels estiment que la décision du rectorat nie leur travail et leur rôle éducatif.  Ils ont fait signer une pétition dans laquelle ils expliquent leur colère : "Monsieur le Recteur par vos décisions, vous sapez l'autorité des AED, non seulement des conseillers principaux d'éducation, mais de tous les personnls, vous niez leur rôle éducatif". "La victime est dans votre arrêté la grande oubliée de vos décisions" ajoute le communiqué. 

"Le rectorat est très impliqué dans la lutte contre le harcèlement, mais on a l'impression qu'ils ont pris une décision en méconnaissant le terrain" explique devant le lycée Sonia Caminati, déléguée syndicale SNETAA/FO.

Les personnels ont profité de cette journée blanche pour échanger avec les élèves et avec l'équipe sur cette question du harcèlement en milieu scolaire.


"La commission d'appel a pris des sanctions qui s'incrivent dans un cadre réglementaire" estime le rectorat


Patrice Durand, directeur académique des services de l'Education nationale du Doubs s'est exprimé sur la décision prise par la commission d'appel du rectorat. Il dit comprendre l'émoi de l'équipe éducative. Il rappelle que la famille du jeune harceleur avait la possibilité de déposer un recours, ce qu'elle a fait.  Selon lui, la décision qui a été prise s'inscrit dans un cadre réglementaire. Patrice Durand précise que cet élève n'est plus scolarisé aujourd'hui au lycée Xavier Marmier, mais dans une autre ville. "C'est une recommandation forte exprimée par la commision d'appel et qui a été entendue par la famille" ajoute-t-il.
 

Le rectorat de Besançon a repris contact cette semaine avec la maman de la victime. Le rectorat expliquait mercredi 18 février, n'avoir reçu "aucun signalement de la part de l'équipe éducative pour des faits de harcèlement" et ajoutait qu'"aucune plainte n'a été déposée par la famille". "Mon fils avait déjà dénoncé les faits au conseil de discipline. Nous n'avons pas souhaité porter plainte en gendarmerie, c'était trop lourd à porter pour mon fils" explique la maman.
 

Une autre maman de victime dénonce des faits de harcèlement

Dans cet établissement, un autre adolescent a été victime de harcèlement en cette année scolaire 2019-2020. Elle a déposée plainte le 4 octobre dernier. Une plainte classée sans suite, mais des sanctions ont bien été prises à l'encontre du harceleur.
 


 
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